La préface par Cyril Varennes
Pierre m’a demandé de compléter son compte rendu de notre GRP.
Cyril Varennes
Ses écrits résument parfaitement ce que nous avons pu vivre donc je préfère compléter son récit avec ces quelques mots.
Le compte rendu de Pierre peut paraître long mais il retrace complétement notre périple et ce que nous avons pu vivre ensemble, une sacrée aventure.
Je précise d’ailleurs que je n’ai pas chialé à l’arrivée sans doute par pudeur et volonté de maîtriser les événements mais la lecture de ce résumé m’a vraiment mis la larme à l’œil …
J’ajouterai juste avoir vécu cette course en totale symbiose avec Pierre. On part généralement sur ces courses seul avec soi-même, on rencontre des compagnons de route souvent éphémères mais là on a vécu des moments de fraternité et de solidarité super forts ! Un kif total et un souvenir gravé !
Pierre a été sympa dans son résumé car j’ai bien dû ronchonner deux fois plus que ce qu’il a raconté, mais il faut savoir que quand je ronchonne c’est que tout va bien.
A la lecture, ma mémoire a déjà occulté tout une partie de la course notamment autour du lac (plus de souvenir). Je ne me souvenais plus de la pizza non plus… Par contre, je me souviens bien de cette montée à Arrode, quelle galère …
Au-delà du goût de l’effort et de la performance de finir, je me souviendrai de ces moments passés ensemble à se soutenir, à discuter, à partager, à échanger, à galérer … le tout en totale osmose. Incroyable à vivre !
Faudra bosser un peu plus le renforcement pour la prochaine.
Merci Pierrot et vivement la prochaine !
C’est avec envie que je m’inscris sur le tour des Cirques 2025. Mais au fur et à mesure de l’année l’envie se transforme un peu en angoisse. Après avoir coupé 3 mois et demi de septembre à décembre, la reprise est longue. La Transaubrac constitue une première étape avec ces 108 km à franchir mais cette étape n’est pas celle escomptée (cf. CR de la Transaubrac et de la tempête de neige).
Franchement ça pourrait bien se mettre. Mais passée la Transaubrac le boulot reprend le dessus avec ses réunions irrégulières, et le temps qui passe sans entraînement serein. Le bénéfice de l’effort passé est vain.
Je passe rapidement sur l’été. Préparation peu optimisée (très peu de sorties longues, quasi absence de VMA, musculation proche du néant), comme d’habitude. Je n’exagère pas mais il faut souligner qu’il y a eu tout de même 26 sorties du 17 juin au 20 août soit environ 280 km parcourus et environ 9000D+. L’accent est mis sur le D+ sans toutefois être exagéré non plus. 126 km et 7500D+ m’attendent.
Bon je dois dire que les 2 semaines d’affûtage ont été particulièrement suivies.
Donc dans l’état d’esprit d’avant course ça fait partie des choses qui ne me rassurent pas. Je sais que ma prépa de 2019 avait été autrement optimisée. C’est d’ailleurs cette précédente expérience de 2019 qui va me servir de mètre étalon, ainsi que toutes les fois où j’ai pris le départ du GRP. Car mon point de repère et les 40h34 mises pour boucler ces Cirques sont ma référence. Or cette année (moins bien prêt donc !), les barrières horaires sont de 41h (contre 44h en 2019).
Voilà ce qui, 2 jours avant le départ me fait brasser de l’air, tourner en rond et m’angoisse sourdement. Avant-veille de départ, je me décide donc à préparer consciencieusement mes affaires (il serait moitié temps dis !), Camel, sac de base de vie, valise, puis plan de course horaire et plan de nutrition de course. C’est calé aux petits oignons. Un autiste de la préparation.
N’ayant pas bossé la nutrition durant la préparation (grave erreur), je me décide pour : ravitos salés (jambon sec, saucisson, fromage, chips si possible), et nutrition en course suivant les minutages mis. Une base de 1 à 2 barres de céréales et 1 à 2 compotes entre 2 ravitos en y ajoutant 1 à 2 pâtes de fruit. Objectif, garder un apport plus constant avec des glucides très rapides et des plus lents.
Pour cela il me faut mon plan de course. Allez tableur Excel c’est parti.
Je croise les infos sur l’édition déjà bouclée (mais une partie du parcours a changé), les barrières horaires, les minutages des sections déjà éprouvées sur la Géla, le tour des Lacs ou du Néouvielle. Au final, et toujours pas pour me rassurer de trop, il faut que je gagne 10’ sur les sept 1ers km puis sur la section Port de Campbiel-Gèdre, soit du km 13 à 24 et 1500D-, que je gagne 30’. Avec tout ça et quelques minutes grapillées de droite et de gauche, j’espère arriver à la base de Vie de Luz au 70ème avec 50’ d’avance. Ce qui me permettrait d’affronter sereinement le gros morceau qui suit. Peu de marge mais des écarts qui se créeraient par la suite, de nouveau en ma faveur. Bon, développons.
Vendredi matin. Après avoir covoituré avec Arnaud, Fabrice et Erik Clavery, après avoir échangé sur …. la course, les stratégies, les plus les moins…, après avoir récupéré les dossards, laissé les sacs, repas de veillée d’armes à l’appartement avec Guillaume et Arnaud qui prennent le départ du 160. Réveil tôt et je sors pour voir passer les copains et les encourager à 5h. Petits repos et navette direction Piau. Je croise François Gaboriau qui m’annonce un 32-36h. Huff. On ne va pas se voir.
Piau. Pause technique dès l’arrivée pour éviter l’interminable queue du caca de la peur. En sortant je rencontre Cyril Varennes, seul autre bleu et noir engagé sur la distance. « Tu pars sur combien toi ? »
-40h. Et toi ?
– A peu près pareil.
Et voilà comment, avec Cyril, nous nous retrouvons à nous dire : « Alors peut-être ! ». Sans aucun rapport avec Patrick Montel (d’ailleurs absent). Sans se promettre de tout faire ensemble, nous voilà engagés à faire un ou plusieurs bouts ensemble.
Première étape, Piau-Piau, 7,1km, 490D+ et D-, 1h11’ (3’08 de ravito)

Sur la première ligne, avec Cyril, je suis chaud pour partir devant. « Viva la Vida » retentit. Je suis enfin pleinement serein. Je ferme les yeux et me plonge dans la course. Je laisse la montagne m’envahir avec sérénité et satisfaction. Tout va bien. Je suis en « phase » avec la nature et l’épreuve qui m’attend.
La veille et ce matin je me récitais la litanie Bene Gesserit de Dune pour me rassurer : « Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l’esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l’oblitération totale. J’affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu’elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n’y aura plus rien. Rien que moi. » C’est complètement idiot. C’est bien la première fois que ça m’arrive et certainement la dernière. Mais cette litanie découverte à la lecture de Dune quand j’étais ado, m’est revenue et est apparue comme un gage de sérénité à ce moment-là. Depuis je ne me la suis plus jamais redite.
Le départ est lancé. Cyril sur les talons, je pars et me fais dépasser dès les tout premiers mètres par les fusées de tête. Au bout de 50 m mon tendon d’Achille crie. Bon ! Calmos. Ça va trop vite et ça ne sert vraiment à rien de faire le départ cette fois-ci. 1er km (descendant) en 5’38. Puis c’est la boucle du départ. On dit souvent que cette boucle est inutile. La barrière serrée et la montée sur les pistes de ski est moche. Eh bien je lui trouve un charme et des avantages cette année. Premièrement on rentre dans la course avec un premier rythme, trop élevé certes. Et puis ce matin les nuages sont hauts, on savoure le paysage environnant. Enfin les pistes ont l’avantage d’être larges, régulières, sans cailloux dégueux. Ça permet un rythme régulier, une course légère dans la descente, sans trop s’user (sauf si tu pars vraiment trop vite). Je trouve mon rythme rassurant. Ma fréquence cardiaque est légèrement au-dessus de 130 (elle devrait tourner autour de 119), signe d’un effort soutenu, mais qui va être court, donc gérable.

L’allure est soutenue mais intéressante (environ 13’/km). Cyril grimpe mieux que moi, je le laisse partir pour ne pas me mettre dans le rouge. Je me dis que de toute façon j’avais prévu d’être seul. Je suis dans ma course. Je kiffe le paysage et cette boucle dans laquelle je trottine bien la descente (environ 6’15/km). Arrivé au ravito je me sens hyper bien. J’aperçois Cyril mais je fais mon ravito express. 3’ chrono. La première étape est bouclée en 1H11 au lieu des 1H30 prévus et des 1H45 de la BH. « Bon bah bénef » comme disait Cyrian Ravet aux JO. Temps magnifique. Certes nous sommes re-rentrés dans les nuages. Mais auparavant, durant toute la boucle, les nuages nous offraient un plafond sympathique. Les montagnes environnantes étaient dégagées et le ciel bleu apparaissait. Il n’y a pas de vent et la température est idoine.

Piau- Gèdre 17,1km, 770D+ 1600D-, 3h24’ (+13’07 de ravito)
Piau-Gèdre, première partie le Port de Campbielh : 6,6km 770D+
L’ascension du port de Campbielh se fait assez bien en ce début de course. Après 2-3 km d’approche que je fais assez tranquillement, les derniers km annoncent le coup de cul. Je ne suis ni essoufflé ni fatigué. La fréquence cardiaque est à 126 en moyenne. J’estime que c’est largement bon sur quelques km. De toute façon les sensations sont excellentes. Nous montons dans la mer de nuage cette fois-ci. Et à quelques encablures du sommet nous dominons une superbe couverture de laine blanc immaculé. Splendide ! Je retrouve le gars Cyril au sommet, assis sur un caillou, mangeant un morceau.
« Ça va ?
-Impec ! Ça va. Je t’attends ».








Piau-Gèdre Partie 2 Port de Campbielh -Gèdre, 11km, 1600D-
Et c’est ainsi que nous sommes partis ensemble, sans trop le savoir, pour 110 km ensemble. Nous croisons les copains de Cyril, Jojo et Éric. Éric Willaime ? Et voilà ! Une des nombreuses joies du parcours. Je suis super heureux de tomber sur Éric Willaime, collègue du Raid’Yon. Nous discutons un peu et repartons avec Cyril. Il mène le début de descente. Notre expérience et retour d’expérience nous dit « piano, piano ». Mais j’ai quelques minutes à gratter sur mon temps de 2019. Donc je passe devant et trottine un peu plus vite. La descente se passe bien. Je fais attention à ne pas me griller les quadri. Jojo et Éric reviennent sur le dernier tiers de descente. Visiblement « Cyril broie du noir derrière ». Ils passent devant quand j’ai besoin de soulager un peu l’allure. Je ralentis pour voir Cyril qui revient sur moi en fin de descente. Même tranquillement, cette descente défonce vraiment les quadri. La météo est superbe. Mais Cyril a le moral dans les chaussettes. En descendant vers Gèdre la discussion s’oriente sur le mental.
En substance ça donne :
Pierre : Ça va ?
Cyril : Pas trop non. Je ne sais pas trop ce que je fais là. J’ai mal aux jambes.
Pierre : Moi aussi. On a tous mal aux jambes.
Cyril : …
Pierre : Tu n’es pas blessé ?
Cyril : Non non.
Pierre : Tu n’es pas malade, tu es fatigué c’est normal. Regarde comme c’est beau autour de nous ; C’est génial. Il fait beau. On a de la marge sur les barrières. Allez hop.
Arrivée à Gèdre en 4h38. Nous avons 1h35 d’avance sur les BH. A ce moment-là dans ma tête j’ignore ce qui peut encore se passer mais j’ai 50’ d’avance sur mes prévisions. C’est fantastique. Il ne peut plus rien m’arriver. La course est jouée. C’est sûr que je vais au bout. Les BH sont loin derrière. Beau temps, température idéale. Je me sens fort. Quasi indestructible. La certitude d’atteindre l’arrivée est désormais inébranlable.


Gèdre – Gèdre partie 1 Gèdre-Gavarnie par les gites de Saugué 10km 800D+ 400D-, 2h33 (+20’ de ravito)

Après 13’ de pause, nous voilà repartis. Mon prévisionnel m’indique 3h pour effectuer ces 10 km. On démarre sur une petite ascension en forêt. Elle est un peu irrégulière. Cyril demeure un peu ronchon mais je m’efforce de lui montrer le positif du jour. Et ça ne manque pas de positif. La météo est à nouveau excellente. Le soleil brille. Les nuages sont ailleurs visiblement (sur le 160). La température est parfaite. Pas de coup de soleil à prévoir car nous sommes un peu en forêt. Les paysages sont magnifiques et nous sommes frais. J’annonce à Cyril que nous sommes sur une section moins agréable, un peu irrégulière. Mais surtout je le prépare à la nuit en lui racontant que la montée d’Arrode cette nuit sera 10 fois pire. On tourne autour des 20’/km dans cette ascension. Signe que c’est un peu plus dur et signe également que nous ne sommes que de piètres grimpeurs. La redescente vers Gavarnie est très agréable. Nous descendons un peu mieux que les concurrents autour de nous. Alors nous sautons d’un groupe à un autre en fonction des petits regroupements qui se font.









Après 2H30 nous voici à Gavarnie pour un ravito qui s’éternise un peu. 20’ mais c’est entièrement ma faute. Pause technique, manger, boire, refaire les pleins. Jeter un œil sur le téléphone. Et c’est reparti. Aucune sensation de difficulté jusqu’à présent. 35 km faits en 7h24. Alors oui ce n’est pas un rythme bien haut mais c’est nickel. Il est 14h30 environ, la BH est à 16h15. 1h45’ d’avance. On grignote du temps.
Gèdre-Gèdre, 2ème partie Gavarnie-Gèdre 24km 1100D+ et 1500D-, 6h26 (+31’27 de ravitaillement)
Cette partie vers le cirque est tout simplement fabuleuse. Le ciel est magnifique. Les nuages, oreillers cotonneux, s’accrochent à la paroi du cirque de Gavarnie. Tel le mur de Game of Thrones, il barre la route des envahisseurs. Nous sommes ces envahisseurs. Et nous ne risquons pas de lui faire grand mal. Le temps incertain demeure bloqué de l’autre côté. La cascade coule inlassablement et forme de loin ce trait vertical, fixe et comme bloqué dans le temps.
Nous déroulons tranquillement avec Cyril dans des allures autour de 10’ au kilo. Je profite de chaque pièce de ce puzzle géant qu’est le paysage magnifique du cirque. En 2019 nous le passions dans l’autre sens et plus tard. De nuit j’avais apprécié les chemins roulants et descendants mais pas le panorama. Dans cette ascension à faibles pourcentages, je peux, cette année, savourer et l’un et l’autre. La première partie nous fait passer, en partie, sur des chemins touristiques mais aussi sur une trace moins fréquentée. Nous tournons l’hôtellerie du cirque et empruntons le chemin des balcons de Gavarnie. C’est, là aussi, magnifique. Je le fais remarquer à Cyril pour le dérider. Le pauvre, je passe mon temps à m’extasier. Il me répond qu’il a le vertige. …. Nous atteignons le chalet de Paillat. Soupe, saucisson… Cette partie a été courte entre les 2 ravitos mais la suite s’annonce plus longue. Je m’allonge et soulage les jambes sur une chaise. Ça commence à tirer un peu de partout mais je savoure tellement la course. D’ailleurs je répète à l’envie à Cyril que, de toute façon la course ne commence qu’au retour de Gèdre. Nous attaquons la Hourquette d’Alans avec Cyril.

Pas de surprise pour cette hourquette. La difficulté est en 2 temps, très visible. Une première ascension nous conduit au refuge des Espuguettes. Une marche d’approche nous permet ensuite d’atteindre la dernière difficulté avant le sommet. La vue dégagée nous permet d’apercevoir le haut. Les nuages couvrent les sommets environnants, notamment la brèche de Roland, peu visible. La fin de journée s’annonce un peu moins belle. J’aimerais bien passer le sommet au clair et voir le magnifique lac des Gloriettes sous le soleil. Ça me redonne la pêche. J’ai envie d’accélérer. Mais Cyril, métronome de notre duo n’accélère pas. Il a bien raison. L’ascension se fait bien. Je me détache un peu en vue des Espuguettes, refuge dans lequel nous avions passé une nuit avec les filles en randonnée il y a 2 ans. De magnifiques souvenirs.



Après quelques instants de respiration et de plénitude au refuge, nous repartons de plus belle pour les derniers 300 ou 400 D+ qui nous séparent de la vallée d’Estaubé. Rapide appréciation du paysage en haut et on enquille la descente. Les premiers lacets, un peu plus raides, sont envisagés prudemment puis après chacun notre pause pipi (en décalé), j’essaie de mettre du rythme dans la descente.

Comme souvent, Cyril marque un peu l’écart au début puis revient et se montre plus en jambes dans la fin de descente. Il est tellement métronome mine de rien. Les nuages nous recouvrent et bientôt c’est un ciel bas qui nous accompagne. Le paysage en aurait été gâché si en plus le lac n’était pas aux ¾ vide, offrant une vue un peu désolée avant le plateau de Coumély. Plateau que nous franchissons en trottinant avec les vestes remises avant le lac. Un petit vent frais nous guette et les nuages ne nous apportent pas la chaleur.

La Hount de Crouzet nous attend avec ses pourcentages sympathiques en descente, dans le bois de Coumély. La prudence et peut-être un peu la fatigue nous ralentit. Le sentier est rendu glissant par l’humidité et les pourcentages ne nous aident pas à sauter comme des cabris. Nous parvenons à Gèdre avant la tombée de la nuit, sans remettre la frontale. Une pause de 30’ se fait à ce moment-là. Ça fait quand même beaucoup de temps perdu sur les ravitos depuis le début. Cependant, je sais ce qui nous attend par la suite. J’annonce à Cyril que je vais m’allonger 10’. Pas question de dormir mais de fermer les yeux et de reposer le corps. La suite je la connais. Et elle me fait peur. C’est Arrode et la Croix de Sia. Une vérole qui fait mal à la gueule.
J’entre dans la tente de la sécurité civile. Il n’y a pas un chat. J’avise un lit de camp et une couverture. Hop allongé. Moins de 8’ plus tard, la sécu civile débarque.
« C’est qui lui ?
-Tu l’as vu rentrer ?
– Non. Monsieur ? Monsieur ! »
Bon, je leur explique que je voulais juste faire une sieste. Ils m’interrogent sur mon état. Très vite ils se rendent compte que je suis très en forme. Inutile de me tenir. Je ressors et me ravitaille. Une certaine effervescence règne sur le ravito. Il fait nuit et les bénévoles intiment l’ordre de repartir en groupes. A ce moment-là ça me fait ch… Mais attention ! Je reconnais que c’est totalement justifié par la prudence et la connaissance du chemin à suivre. Pour autant, l’habitude de faire chemin seul, la connaissance de la suite… Je ne veux voir personne. C’est totalement absurde car depuis le début je fais chemin avec Cyril et j’ai bien l’intention de continuer. Mais bon… Il faut bien trouver un prétexte pour râler. Surtout que je ne râle que dans ma tête. A l’heure d’écrire ces lignes, il faut bien constater que c’est un signe de fatigue. Mais après 60 km on peut l’être un peu.
Cyril me dégote une part de pizza. Ça passe tout seul. Je ralentis encore le rythme sur ce ravito. Nous repartons avec un 3ème larron (Francis de Toulouse) et 2 autres clients qui vont rapidement nous quitter.
Gèdre – Luz 15,8 km- 800D+ (500 puis 300), 4h19’ (+1h31’ de ravitaillement)
Cela fait 14h42 que nous sommes en course. Nous avons 1H35’ d’avance sur les BH. C’était d’ailleurs l’occasion d’une discussion dans ce ravitaillement de Gèdre que nous quittons. Un concurrent s’apprête à abandonner. Il discute avec un autre coureur et je mange juste à côté. En substance cela donne l’idée suivante. « Je suis fatigué. Je n’en peux plus. J’ai mal aux jambes. L’épuisement est là. J’arrête. » Ce à quoi je lui rétorque. « Nous sommes tous fatigués avec les jambes qui font mal. Tu as plus d’1h30 d’avance sur les BH. Va t’allonger, 30’ même 1h. Tu manges et tu verras après. »
Réponse : « Non non ! ».
Franchement, pour l’avoir vécu au Puy en Velay, je conçois très bien ce que ça peut être de traîner sa misère, son manque d’énergie et sa fatigue durant des heures avant d’atteindre les ravitos. Les idées noires s’accumulent, elles bouclent et reviennent sans cesse. Mais les retours d’expériences variées montrent qu’il faut encore se faire violence un peu dans la tête, et si l’horaire le permet, essayer de se refaire une santé et repartir plus tard. A Puy en Velay, je luttais avec la méforme physique et mentale et les barrières étaient malheureusement déjà passées. Donc pas de regret.
Fermons la parenthèse et revenons à nos moutons. Après échange, j’ai arrêté d’annoncer à Cyril ce qui nous attendait. Ne pas divulgâcher la course. En revanche pour cette partie-là, je me permets de lui annoncer une légère difficulté. Cela va nous donner un grand moment. Cyril va « adorer » cette partie. Durant les quasiment 4h20 qui nous séparent de Luz il va beugler, mugir contre cette partie. La bosse d’Arrode devient « ma bosse » et elle n’est pas dans ses petits papiers. Nous en rions sous cape avec Francis derrière.
Il faut comprendre cette partie. Sans l’avoir vécue, difficile d’imaginer. Le sentier est étroit, en forêt, assez régulièrement en dévers. Il est très irrégulier dans sa « roulitude » et dans son dévers. Des racines, des pierres, des rochers à escalader. Il faut passer par des câbles métalliques qui nous aident. Les bâtons sont inutiles dans cette partie. Et cette ascension est tellement mal fichue qu’on ne sait jamais vraiment quand elle commence et encore moins quand elle se termine. J’ai beau connaître l’altitude à atteindre, regarder ma montre ne m’aide pas. On peut effectuer 500 m avec difficulté sans avoir gagné plus de 3 m d’altitude tellement ça monte et redescend. C’est un moment peu enviable et compliqué à passer. Mais globalement nous l’enquillons relativement bien avec le copain Cyril. Alors ce n’est pas exceptionnel non plus. Je ne gratte que 10’ par rapport à 2019, édition au cours de laquelle j’avais fait au moins 2 pauses de 15’ dans l’ascension. Mais pas de sentiment d’endormissement ; c’est plus agréable et la sensation est relativement correcte. La descente vers la 2nde ascension se fait et nous tombons sur le ravitaillement « sauvage » des habitants de Sia. C’est toujours bienvenu. Un petit thé chaud, quelques paroles bienveillantes… Un vrai plaisir. Nous repartons sereins. Cyril est toujours très en colère contre ce chemin bien pénible. Et franchement, je ne peux pas lui donner tort. Cette partie obligatoire n’est vraiment pas agréable. Bon nous avons auparavant effectué un ½ tour après avoir raté une trace. Pile au moment où je menais l’allure. La tête dans le guidon. Mais il ne m’en tient pas rigueur. La descente vers Sia n’est pas des plus rapides et la remontée pas plus. Nous tombons enfin sur la fameuse croix de Sia. Une vieille croix en métal rouillé qui marque la fin de notre calvaire. Nouvelle descente, peu difficile, mais qui ne repose pas. Et nous voilà arrivés dans le quartier des thermes de Luz. Je tourne à gauche… pas de rubalises. Demi-tour. Ça part à droite. Aïe ! Tout de suite je comprends le chemin à venir. Et mon sang ne fait qu’un tour. Nous allons faire le tour par la route de Gavarnie, le pont Napoléon. Et si nous passons par là c’est pour éviter la route. Donc nous allons prendre le chemin qui remonte au-dessus de Luz pour redescendre ensuite. Cette fois-ci c’est mon tour de grogner. Connaissant bien la commune, je sais qu’il y a plus court, plus plat, plus doux. J’espérais arriver et flûte ! Fâché, je remets les watts en râlant. Tellement que nous rattrapons dans l’ascension un groupe d’une dizaine de coureurs qui nous a lâchés il y a plus d’une heure. Ils sont un peu désorientés.
« Vous êtes sûrs que c’est par là ?
– On n’est pas sur la suite ? Après le ravito ? »
– MAIS NON C’EST PAR LA, B*RD*L ! Leur dis-je en hurlant et passant au travers de ce petit groupe. Fâché le gars. Je dévale la dernière descente vénère et me pointe au ravito.
Base de vie de Luz, 72ème km, 19h de course (2h du matin)
Le minutage a été donné avec Cyril. On se prend 1h20. Nous avons 55’ d’avance sur mon prévisionnel et 1h45 sur les BH à l’entrée. Nous croisons François Grelier qui est sur le 160. Je suis très heureux de le voir. Sa présence me donne un grand sourire. Ayant rapidement regardé lors des ravitos ce qui se passait pour nos copains bleus et noirs, nous savons que Vincent qui l’accompagnait a été lâché. Visiblement mal au ventre. Mais il semble toujours en course. François est en pleine forme. On dirait qu’il n’a pas couru. Au classement il est 23ème en repartant de Luz. Il finira 15ème ce grand héros.
Je commence par me laver entièrement au jet d’eau dehors. C’est bien la première fois que je suis à poil dans les rues de Luz. Petit massage chez les ostéos. Le chef des podos regarde brièvement mes dessous de pieds.
« A part une crevasse que j’ai depuis des années ça va, lui dis-je.
– Ah ! oui nickel. Vous êtes sûrs d’avoir couru ? »
La discussion avec l’ostéo est du même acabit. Il teste les flexions des hanches, genoux, chevilles. Il masse les pieds, cuisses et mollets. Il me dit que les gars qu’il masse depuis le début n’ont pas le 1/3 de la flexion que j’ai. Apparemment cela ne fait que 10 km que je cours selon lui. Merci ça fait du bien.
Après cela je mange et je file au dodo. À la suite de l’observation d’un concurrent, je garnis la soupe de pain et fromage. Ça passe bien. Le sommeil n’est pas optimal. La salle de repos est allumée. Je ne trouve pas de lit de camp ni de couverture. La porte ne fait que s’ouvrir et certains concurrents discutent avec leur assistance. 25’ de perdues. Après réassort du sac, je suis enfin Cyril pour le départ. Allez feu ! Nous avons passé 1H31 dans la base de vie. Nous repartons à 3h30 avec 45’ d’avance sur les BH et 25’ d’avance sur mon prévisionnel.
Luz – Refuge de la Glère 15 km 1600D+, 6h20 (ravitaillement compris)
La suite je ne la connais pas mais je la redoute. Avec raison visiblement. C’est un véritable calvaire. Après vérification auprès de Géoportail à l’écriture de ce CR, ce qui nous attend c’est 4km avec des pentes à 50% après Villenave. De Luz à Soubralets c’est 4 km et 710 D+. Nous sommes collés avec Cyril. Deux mouches sur une tartine de miel. Le souffle est ultra court, façon course de déambulateur dans l’EPHAD. Les jambes vont, le cœur aussi. Mais le reste c’est vide. L’énergie n’est pas distribuée. Il faut engueuler DHL pour le retard. Tout le monde nous passe. Tout le monde en bave, c’est sûr. Mais pour nous deux et spécifiquement moi, la lumière s’éteint. Peu à peu le sommeil nous prend. Le manque de lucidité m’empêche d’analyser sereinement cette partie inconnue. Je constate seulement la lenteur infinie qui nous caractérise à ce moment-là. J’ignore ce qui nous attend après le plateau dans la 2ème partie d’ascension mais je prends peur. Sur le plateau entre Soubralets et le ruisseau du Bolou, le sommeil est tellement fort que nous zigzaguons tous les deux. Cyril est plus lucide que moi et nous entamons une première sieste de 7’ dans l’herbe humide. Au réveil il me demande si j’en ai eu assez. Non. Nous repartons pour 8’. Quelques centaines de mètres plus loin nous enquillons 10’. Je suis tellement en dehors de mes pompes que je ne sais pas si nous en avons fait une 3ème ou pas. Le ravito se situe par-là, entre 2 arrêts. Je suis endormi, sans énergie. A la suite de notre dernière pause nous nous réveillons avec un sentiment de panique pour ma part. On a tout bouffé. Notre avance sur les BH est réduite à peau de chagrin. Il faut que l’on se bouge. Cyril mène l’allure, comme d’habitude et ça accélère. Nous revenons sur un groupe de 3 coureurs qui nous ont passés durant notre sommeil. Impatients, nous demeurons malgré tout derrière eux sur ce monotrace. Le jour pointe le bout de son nez dans les nuages. La course va reprendre pour nos corps endormis. Et ça s’annonce sportif. Il va falloir en mettre un bon coup. C’est dans cet état d’esprit mi-effrayé, mi-conquérant que je suis arrêté par des bénévoles. Enfin nous sommes tous arrêtés. Derrière, encore dans mes pensées, je n’entends pas bien la totalité des propos. Mais ils nous proposent de nous détourner. Nous évitons la dernière ascension vers le refuge de la Glère et sommes détournés vers Tournaboup. Nous évitons le chantier de pierres et quelques 600D+ qui nous attendent. Je suis mitigé, bien motivé pour continuer et réussir le défi qui nous attend. Cyril pas du tout. Il me convainc d’accepter la proposition. Visiblement une bonne quinzaine de coureurs est déjà passée. Nous serons finishers mais avec une pénalité (encore inconnue). Je me laisse convaincre à regret. La suite est plus douce. Le chemin est roulant. Nous le faisons en rando-course avec nos 3 camarades d’échec. C’est un peu la sensation qui m’habite à ce moment-là. Je suis frustré de ne pas faire la suite. Mais le soleil se levant, le chemin plus calme, le sommeil qui disparaît… Finalement… A un moment donné je dis à Cyril qu’il faut s’y remettre un peu. Il y a tout de même 11km qui nous attendent sur ce détournement. Les gars avec qui nous discutons ont l’air d’être un peu « sortis de la course ». Allez, on s’y remet. Nous trottinons et rejoignons Tournaboup. Nous rejoignons aussi les concurrents qui descendent du refuge.
Tournaboup – Cabane d’Aygues Cluses 6,7km 700D+, (2h58’ ravitaillement inclus)
Nous avons mis (ravito compris) 6h20 pour joindre Luz à Tournaboup. 16,8 km. J’avais estimé que nous mettrions 8h20. Au final nous retrouvons de la marge sur les BH. Cyril se fait soigner les pieds et après avoir bien mangé nous repartons au soleil. Il est 10h (2H30 d’avance sur les BH). Ces 6,7km peuvent paraitre longs. Je m’en rappelle après les avoir faits en 2022 avec Guillaume et Annabelle. Mais là au soleil ce n’est plus le même combat. La « rando » est agréable. Les paysages sont à nouveau gigantesquement formidables. Nous retrouvons pas mal de monde du 160 et du 120. Ils vont tous plus vite que nous. C’est un peu comme si nous nous retrouvions dans une course qui n’était plus la nôtre vu les différences de rythme. Cela nous relance un peu. Nous allons entamer une pause quand Guillaume Bossard revient sur nous. Il fait le 160 et il a l’air d’une aisance folle. Du coup, prêt à faire une pause, je le suis un peu pour la forme. Il nous dépose après avoir un peu discuté. Pour un gars soignant un TFL la semaine passée…
Vers 11H nous entamons une sieste. A l’ombre mais au chaud, cela change de l’humidité et du froid de la nuit. Je dors merveilleusement bien malgré l’appel de Fanny Parent qui randonne en famille et me reconnaît sur le bord du chemin. J’ai l’impression d’avoir dormi des heures. Moralité en commun avec Cyril, 15’ c’était le bon minutage. Nous rejoignons la cabane d’Aygues Cluses, rattrapés par Éric Willaime et Jojo, les copains de Cyril. Jojo, victime d’une fracture du pied avait débuté et pensait s’arrêter à Luz. Visiblement ça va. Nous les chambrons un peu en leur disant qu’ils traînent et que nous les avons doublés. Rapidement ils reprennent le large après le ravito d’Aygues Cluses. Nous franchissons le ravito après 2h58 d’effort. Il est 13h.
Aygues Cluse – Hourquette Nère 2,5km 400D+ (58’)
Nous démarrons avec Fanny, Jérôme et les enfants. Nous discutons un peu, nous rappelant qu’il y a 3 ans Jérôme faisait déjà un bout de chemin avec moi sur le 80 alors qu’il suivait Fanny. Ils nous souhaitent bonne course et nous nous séparons déjà. C’est le moment où nous voyons passer les 2 et 3èmes du 80 km. Il y a déjà 20 à 25’ que le premier est passé. Rachid El Morabity, 10 fois vainqueur du marathon des Sables. Une flèche ! Les 2 et 3èmes sont eux séparés d’une dizaine de secondes. C’est la baston ouverte et c’est beau à voir. La suite de notre périple sera une succession de doublements par les membres du 80. J’enquille la dernière bosse vers Nère. Cette hourquette se fait bien pour moi. Elle est franche. On voit le sommet et c’est un souvenir plutôt positif de 2019 quand je la montais avec Yo et Sylvain. Je l’enquille en moins d’une heure m’étant lancé ce défi en bas. Cyril marque un peu le pas. Je rejoins Éric et Jojo en haut et ils repartent avant l’arrivée de de mon compagnon. Quelques photos, une compote et ça repart. 14 h, 3 h d’avance sur les BH. Cela fait 1 jour et 7 h d’effort.



Hourquette Nère – Refuge des Merlans 8km 200D+ (600D-) 3h12 (ravitaillement inclus)
Nous arrivons dans le Néouvielle. Cyril est plutôt content d’y arriver car il connaît cette partie. D’ailleurs il ne ronchonne plus depuis Luz. Un Cyril nouveau ! Vous allez croire qu’il est horrible. Mais non ! Nous parlons bien depuis le début de cette aventure formidable. Il avait juste moins le moral. Entre le boulot, l’envie d’une bière, nos familles, l’envie d’une bière, le boulot de nos femmes, l’envie d’une bière, les petits tracas des enfants, l’envie d’une bière, les études, l’envie d’une bière, le sport, l’envie d’une bière, les courses faites, l’envie d’une bière… Nous avons passé des heures de partage assez formidables. « Une sacrée aventure » comme il le dit. Nous descendons dans le Néouvielle et ce n’est pas plus roulant que ça. Nous sommes un peu marqués par l’effort. C’est assez normal. J’adore toujours autant la course. Les paysages sont somptueux. Il fait beau et chaud. Nous sommes bien. Et puis franchement… ça sent la fin non ? Le lac de Port Bielh est d’un bleu magnifique, tout comme les lacquets que nous voyons au fur et à mesure de la descente. Le terrain très inégal du Néouvielle ne nous favorise pas mais nous poursuivons sur notre petit rythme. Moyenne de ces 8 km 22’30 au km. Pour relancer il nous faudrait une vivacité de placement de jambe plus efficace. Mais nous ne subissons nullement. Nous savourons cette magnifique course. Le rythme est donné par les concurrents du 80 km qui nous dépassent comme des fusées. Nous faisons des pronostics quant aux RAPVISTES qui pourraient revenir sur nous. Nous nous mettons d’accord sur Anaëlle (Orceau). Nous attendons donc impatiemment les 1ères féminines. La toute première féminine nous dépasse juste avant d’arriver au refuge des Merlans. Nous en terminons de cette partie sympathique mais exigeante tout de même en 3h12 pour 8,5km. Il est 17h.





Merlans – Vielle Aure 14km, 180 D+, 1500D-, 3h21
Arrivés aux Merlans je crie : « Ça sent la gagne ! ». Je n’ai qu’une envie c’est de finir. J’ai la gniaque et je veux que le ravito dure le moins de temps possible. Bon, pour une fois que je veux y aller… Nous repartons avec Cyril pour cette ultime formalité. Le col de Portet est monté facilement et allègrement. C’est la bascule, comme on dit sur France TV. Cyril me demande de relancer. J’essaie mais, les jambes ne veulent pas. La marche est active et je n’ai pas de douleurs. Mais impossible de courir sur la petite sente étroite qui serpente vers le cap de Pède. J’en informe Cyril. Il me répond que finalement lui non plus. Bon, nous trottinons quand même un peu. Mais pas souvent. Le cap de Pède se présente à nous. Cyril bâtons en avant. Moi bâtons rangés dans le carquois. C’est raide mais ça passe. Passé Soulans, le chemin est plus large et très roulant. Nous trottinons à nouveau. Le dernier sentier caillouteux pour Vignec se passe tranquillement. Après plus de 37h d’effort, après m’en avoir parlé durant 30h, Cyril s’arrête au troquet de Vignec et achète 2 bières. Moment choisi pour voir Mathieu Bernard qui immortalise ce moment. Pas arrivés mais déjà assoiffés. Nous marchons sur le plat de Vignec, dans les rues étroites. Moment choisi par Anaëlle Orceau de nous passer, enfin.
Cyril demande si nous courons à nouveau. Je lui réponds que non. Cela fait bien longtemps que nous ne courons plus vraiment. Se remettre à 6’ au kil va nous faire remonter les pulses. Nous avons en plus appris que la pénalité s’élevait à 8h30. Alors 5’ de plus ou de moins à présent… C’est tranquillement, en savourant chaque dernier mètre, le sourire aux lèvres, que nous empruntons le dernier chemin le long de la Neste. Les spectateurs nombreux à cette heure nous encouragent (notamment à recourir). Nous en terminons avec une joie intense en 37h25’. Défi accompli, une deuxième fois.
Quelques leçons à tirer de ce GRP. Je monte comme une pierre. Travailler la VMA car le souffle est loin. Le plan d’alimentation peut être amélioré. Je vais tester le gâteau américain en barre. L’hydratation impeccable. Conditions météos superbes. Le GRP est toujours aussi beau dans cet écrin splendide des Pyrénées.




